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Un système de surveillance renforcé pour la santé animale et les zoonoses avec DHIS2 en République Démocratique du Congo
HISP West & Central Africa et HISP RDC renforcent et étendent le système de surveillance dans la province du Kongo central en République Démocratique du Congo, permettant la collecte de données sur la vaccination animale, sur les cas de morsures causées par les animaux ainsi que les données de laboratoire afin d’améliorer l’analyse en temps réel.
On estime actuellement que 75 % des maladies infectieuses émergentes dans le monde proviennent des animaux domestiques ou sauvages. La République Démocratique du Congo (RDC) est le 2ème plus vaste pays d’Afrique avec une superficie de plus de 2,345 millions km² et une population d’environ 90 millions d’habitants. L’étendue géographique, la population, les 9 pays limitrophes et la biodiversité rendent le pays vulnérable aux maladies zoonotiques. Le pays a connu ces dernières décennies plusieurs épidémies de zoonoses telles que Ebola, la rage ou encore la variole du singe avec l’apparition de foyers périodiques.
Entre janvier et août 2024, la RDC comptabilise 16 706 cas suspects de variole du singe enregistrés, devenant ainsi le pays le plus affecté par l’épidémie. Ces éléments justifient la nécessité d’un plan de riposte efficace s’appuyant sur le renforcement du système de surveillance, la sensibilisation des populations ainsi que les campagnes de vaccination de masse. Pour lutter contre la propagation de toutes les zoonoses qui émergent et ré-émergent, une collaboration, une communication et une coordination étroites entre les secteurs de la Santé Animale, de la Santé Publique et de l’Environnement est cruciale. Le concept « Une seule santé « prend toute son importance.
En janvier 2023, HISP WCA, HISP RDC et HISP-UiO initient un projet pilote au Kongo central portant sur le renforcement du système de surveillance et de riposte, à travers la configuration DHIS2 Tracker pour la collecte des données individuelles. Les objectifs de ce projet pilote sont l’extension du système à toutes les maladies animales et zoonotiques, l’intégration des données de laboratoire, des données sur la vaccination des animaux ainsi que le suivi de cas de morsures, y compris les morsures de serpents.
DHIS2 facilite la transmission rapide d’informations sur les foyers de maladies, avec un archivage structuré des données. Les rapports sur les maladies à potentiel épidémique ou zoonotique élevé sont produits de manière systématique et envoyés en temps réel, permettant un suivi efficace. En outre, l’intégration des données de laboratoire et les analyses approfondies disponibles renforcent notre capacité à prendre des décisions éclairées lors des réunions stratégiques, améliorant ainsi notre réactivité face aux crises sanitaires. Fidèle Lama, Gestionnaire de données, SENES, Ministère Pêche et Elevage.
Mise en place d’un système de surveillance efficace étendu à toutes les zoonoses avec DHIS2
En 2021, la FAO et le Ministère Pêche et Elevage de la RDC mettaient en place la plateforme EMA-I-EMPRESS. Cependant la plateforme présente des lacunes avec des données hébergées dans un autre pays via le serveur de la FAO et par conséquent difficile d’accès en temps réel pour l’analyse des données. De plus, ces données recueillies ne concernent que les maladies animales et peu de zoonoses sont alors intégrées. La configuration exclut notamment les données de laboratoire, les données sur la vaccination des animaux ainsi que le suivi des cas de morsures.
En complément du système existant, en novembre 2021, Alliance mondiale pour la lutte contre la rage (GARC) en collaboration avec le Ministère de Pêche et Élevage implémentent DHIS2 au Kongo central pour la collecte et l’analyse des données de la rage grâce à l’utilisation du formulaire de vaccination contre la rage et du formulaire de suivi des cas de blessures. Le rapportage et l’analyse des données sont effectués dans DHIS2 et les données sont également stockées sur un serveur du GARC.
Conscients des lacunes que présentent les systèmes en place, en décembre 2022, l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) en collaboration avec la Coordination Provinciale du Service National d’Épidémiosurveillance (SENES) et le Bureau Provincial des Services Vétérinaires au sein du Ministère de Pêche et Élevage ainsi que l’Université Pédagogique Nationale font appel à HISP WCA, HISP RDC et HISP-UiO pour le renforcement du système de surveillance et de riposte déjà mis en place par GARC mais cette fois-ci en l’étendant à toutes les maladies animales et zoonotiques et en y intégrant les données de laboratoire, les données sur la vaccination des animaux ainsi que le suivi des cas de morsures.
La province du Kongo central s’étend sur une superficie de 53.947 km² soit 2,3% de la superficie totale du pays et comprend une population de 6,838,500. Les risques de transmission de zoonoses y sont particulièrement élevés et les maladies animales et zoonotiques détectées vont de la Peste Porcine Africaine à la Gale, en passant par la Rage. Celles-ci ont un impact économique et social non négligeable en appauvrissant les communautés et l’économie globale du pays.
Un projet pilote d’un an, financé par CDC est donc lancé en janvier 2023 avec pour objectif la collecte et la gestion des informations liées aux 12 maladies animales et zoonotiques prioritaires que sont la Fièvre Ebola, la Fièvre de la Vallée du Rift, la Grippe aviaire, la Mpox, la Rage, les Salmonelloses, la Péripneumonie contagieuse des Bovins, la Peste Porcine Africaine, la Peste des Petits Ruminants, la Maladie de Newcastle, le Charbon symptomatique et la Fièvre aphteuse.
Un premier volet finalisé dès décembre 2023 portera sur la configuration du Système de collecte d’Information de Santé Animale SISA DHIS2. Cette configuration intégrera Tracker pour la collecte de données individuelles avec le formulaire de notification des maladies animales et zoonotiques comprenant les résultats des laboratoires ainsi que le formulaire de suivi des cas de morsures de chiens, de chats et de serpents. Cette innovation représente une véritable valeur ajoutée car en cas de morsures, il est désormais possible de saisir dans DHIS2 la raison et le contexte de la blessure, l’état vaccinal de l’animal mordeur (connexion avec la fiche de vaccination déjà dans DHIS2), ainsi que son statut : errant ou connu, domestiqué ou sauvage. LLe formulaire de vaccination des animaux toutes maladies confondues est également intégré.
Ces trois formulaires DHIS2 ont été configurés autour de 54 indicateurs de programme tels que les seuils d’alerte, le seuil épidémique, les cas signalés de maladies zoonotiques, le nombre de tests, le taux de positivité des tests, les taux de létalité pour les différentes maladies, les données sur les vaccins administrés etc.
Le renforcement de capacité pour une efficacité accrue dans la collecte de données
La province du Kongo central est divisée en 7 villes et 10 territoires considérés comme Postes d’Observation et 55 territoires comme Postes d’Observation de relais. Ces territoires regroupent au total 55 secteurs et chaque secteur comprend un certain nombre de villages. HISP WCA et HISP RDC orientent donc le deuxième volet du projet pilote vers la formation des informaticiens et épidémiologistes du Service national d’épidémiosurveillance au sein du Ministère de Pêche et Élevage au paramétrage de Tracker et la saisie d’événements, à la maîtrise de formulaires en ligne mais aussi à la collecte de données numériques à l’aide de l’Application Android.
Le troisième volet est axé sur la formation des acteurs de terrain au sein de la pyramide de surveillance sanitaire en charge de la surveillance en santé animale :
- Au niveau de la Coordination Provinciale du Service National d’Épidémiosurveillance : Le Chef de division et le Chef de service Investigation assurent hebdomadairement le contrôle et la qualité des données. Ils seront formés aux fonctionnalités portant sur les tableaux de bord et la qualité de données avec DHIS2 ;
- Au niveau du territoire : Les chefs de Poste d’Observation (CPO) accompagnent les chefs de service vétérinaires dans la saisie en cas de difficultés. Ils consultent les données relatives à leurs entités respectives puis établissent le rapport hebdomadaire de surveillance épidémiologique pour transmission à la Coordination provinciale ;
- Au niveau des secteurs : Les chefs de service vétérinaires qui dans le cadre de ce projet pilote seront formés à la saisie des données avec DHIS2.
Une collaboration nécessaire entre les différents acteurs de la santé animale
La saisie dans DHIS2 s’effectue au niveau des cliniques vétérinaires mais la collaboration entre les cliniques vétérinaires et les autres acteurs impliqués dans la détection des maladies et zoonoses que sont les centres de santé, les abattoirs publics, les fermes, les communautés d’éleveurs, les propriétaires d’animaux d’élevage et domestiques demeure primordiale.
Lorsqu’un vétérinaire est notifié, par message de la détection d’un animal potentiellement infecté, suspecté de morsure ou de mort, une enquête est immédiatement diligentée par la clinique vétérinaire afin d’identifier la raison et le contexte de la blessure, l’état vaccinal et le statut de l’animal. Si besoin, un prélèvement est envoyé au laboratoire. Le rapport vétérinaire ainsi que les informations d’échantillonnage sont ensuite saisis dans le système SISA DHIS2 avec l’Application Android en utilisant la fiche de notification des maladies animales et zoonotiques.
Une fois les résultats de test connus, le laboratoire saisit les résultats dans DHIS2 en remplissant la section laboratoire du formulaire de suivi des cas de morsures et en spécifiant le résultat du test, qu’il soit positif ou négatif. Lorsque la maladie est avérée, les résultats seront également entrés dans le formulaire de notifications de maladie. Ces données sont accessibles aux autres acteurs de la pyramide sanitaire au niveau provincial et national.
Les données collectées disponibles au niveau national afin de nourrir la prise de décision
Au niveau de la province, le chef de division et le chef de service visualisent et analysent quotidiennement les tableaux de bord paramétrés dans DHIS2. Ils ont une vue d’ensemble des tendances des différentes zoonoses suivies et sont en mesure d’assurer le contrôle qualité des données ainsi que la réactivité du système de surveillance pour la détection précoce des épidémies, le déploiement de la réponse et des mesures exceptionnelles. Ces visualisations intègrent les données de notification de maladies, le suivi de blessures ainsi que le recensement des animaux vaccinés. Un compte-rendu est ensuite présenté à la Coordination nationale du Service National d’Épidémiosurveillance du Ministère de Pêche et Élevage lors des réunions hebdomadaires réunissant toutes les provinces de la RDC.
On observe une hausse en janvier et septembre 2024 grâce à une campagne de vaccination de masse contre la rage.
DHIS2 intégré à notre système de surveillance des maladies animales et zoonotiques, a prouvé son utilité remarquable en transformant notre capacité de suivi et de gestion des données. En plus d’innover avec les fiches de suivi des cas de morsures et celles permettant l’enregistrement des vaccinations animales, cette application nous fournit désormais des statistiques détaillées. Ces données sont cruciales pour une analyse approfondie et facilitent des prises de décisions plus informées et réactives, améliorant ainsi notre réponse sanitaire. Nous attendons avec impatience l’implantation de cette application dans d’autres régions pour renforcer l’efficacité de notre système national. Dr. Leonard Ntunuanga – Chef de Service SENES, Kongo Central.
Impact sur le système de surveillance depuis 2023 et perspectives futures pour une surveillance plus accrue
À ce jour, le système SISA DHIS2 intègre 772 cas de maladies animales et zoonotiques notifiés, 404 cas de suivi de morsures et 3091 animaux vaccinés. De plus, HISP WCA et HISP RDC ont amorcé l’interopérabilité entre le système EMA-I-EMPRESS-I et SISA DHIS2 grâce au développement d’une application rendant disponible les données de notifications de cas sur fichier Excel pour importation dans EMA-I-EMPRESS-I. Cette application facilite le partage des informations avec la FAO notamment.
Cependant, de grands chantiers demeurent. A ce jour, certains des acteurs du terrain, notamment au niveau des secteurs, doivent être formés sur l’utilisation du système. L’évaluation du projet pilote s’appuyant notamment sur les retours d’expérience des utilisateurs actuels est également à prévoir. Un dernier volet demeure, à savoir l’activation des sms pour alerter les propriétaires d’animaux de l’expiration prochaine des vaccins de leurs animaux.
Cette implémentation met en exergue la nécessité d’inventorier tous les centres de santé et cliniques vétérinaires viables dans la province afin de favoriser une collaboration entre les entités, un échange des compétences et une meilleure circulation de l’information.