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Le Rwanda utilise DHIS2 comme système interactif pour une vaccination rapide et sans papier contre le virus COVID-19
Le système de gestion de la vaccination COVID-19 du Rwanda souligne l’importance de l’appropriation locale et de l’innovation – et les avantages des biens publics numériques.
Le Rwanda a été l’un des premiers pays d’Afrique à recevoir des vaccins contre le COVID-19. Avant même l’arrivée des premières doses, l’équipe nationale du PEV s’est adressée à Le HISP Rwanda a développé un système de gestion des vaccins qui l’aiderait à superviser la logistique de la distribution des vaccins en utilisant le DHIS2, un registre électronique des vaccinations (EIR) qui utilisait le Tracker pour saisir et conserver les informations sur les vaccinations des patients, ainsi qu’une application paramétrée liée à DHIS2 pour générer des données sur les vaccins. les certificats numériques de vaccination.
Lors de la mise-en-œvre du registre de vaccination COVID, l’équipe a dû choisir entre des offres concurrentes de solutions logicielles propriétaires et le système DHIS2 qu’elle possédait localement. En fin de compte, le ministère de la santé a décidé de conserver le DHIS2 comme principal outil de collecte de données pour la vaccination contre le virus COVID-19, parce que sa flexibilité lui permettait d’être adapté aux besoins du pays et parce qu’il pouvait à la fois être mis-en-œvre rapidement et étendu à l’échelle nationale en utilisant les capacités locales. Ainsi, lorsque le premier lot de vaccins COVID-19 est arrivé au Rwanda début février 2021, le ministère de la santé et l’équipe du PEV étaient prêts à entamer immédiatement la phase 1 de leur plan de vaccination.
Utillisation de DHIS2 pour un registre de vaccination sans papier, avec des rappels de rendez-vous automatisés et des liens vers les certificats de vaccination par SMS
Après avoir vérifié qu’il pouvait être adapté aux besoins locaux, le HISP Rwanda a aidé le Ministère de la Santé à mettre-en-œvre et à paramétrer le paquet EIR du DHIS2 COVID-19 Vaccine Delivery toolkit. Lors de la phase initiale, qui visait les groupes à haut risque et le personnel de santé, le système a été déployé sur les sites de vaccination. Toutes les données ont été saisies directement sur des tablettes et des appareils mobiles à l’aide du logiciel de gestion des données de l’OMS. Application Android de capture du DHIS2.
Grâce à l’utillisation de DHIS2, le Rwanda a rendu son système COVID-19 EIR efficace, performant et sans papier :
- Une liste de clients éligibles est importée dans DHIS2 et des rappels automatiques par SMS sont envoyés à chaque client avec la date de vaccination.
- Après la première dose, l’application Tracker génère un nouveau SMS pour chaque client ayant pris rendez-vous pour une deuxième dose. Chaque SMS contient un code unique spécifique à ce client.
- Les clients se présentent au lieu de vaccination désigné et montrent leur code unique.
- Les équipes de saisie des données recherchent le client sur sa tablette ou son appareil mobile à l’aide du code unique et mettent à jour l’événement sur l’application Android du DHIS2 (si le client n’a pas son code, il peut être trouvé à l’aide de son nom ou de son numéro de téléphone).
- Immédiatement après la vaccination, les clients reçoivent un SMS de remerciement contenant un code d’accès confidentiel et un lien leur permettant de générer et d’imprimer leur certificat de vaccination.
L’ensemble du processus au centre de vaccination prend une minute par client ou moins. Cette rapidité est en partie due au fait que les clients viennent préparés avec leurs codes uniques, ce qui simplifie le processus de recherche de leurs dossiers dans Tracker. C’est également grâce aux compétences des agents de santé expérimentés du Rwanda et au soutien du HISP Rwanda – qui, en plus de dispenser des formations à distance et en présentiel sur le système, a même rejoint les agents de santé en première ligne pour aider à la saisie des données et répondre à tous les problèmes ou questions sur place. Le système du Rwanda bénéficie également d’améliorations significatives des performances de Tracker qui ont été introduites dans les versions de correctifs les plus récentes pour DHIS v2.35 et l’application Saisie des données Android v2.3, ce qui a considérablement accéléré la recherche, l’accès et le traitement des données au niveau du patient.
Pour répondre à la demande du gouvernement en matière de certificats de vaccination, le HISP Rwanda a réutilisé la technologie qu’il avait développée pour son système de surveillance basé sur les cas COVID-19 (qui fournit une certification numérique des résultats négatifs des tests) afin de fournir des certificats de vaccination électroniques pour les premières et deuxièmes doses de vaccins COVID-19. Au début du mois d’avril 2021, le Rwanda avait commencé la vaccination de la deuxième dose, en utilisant le portail web sur l’état des vaccinations développé par le HISP Rwanda au niveau national.
Intégrer le DHIS2 au système national d’identification du Rwanda pour accélérer l’enregistrement des clients et améliorer la qualité des données
Pour poursuivre le développement du RIE, le HISP Rwanda a travaillé en collaboration avec le ministère rwandais des collectivités locales/NIDA, le ministère des TIC, l’Autorité rwandaise de la société de l’information, l’Institut national des statistiques, le Centre biomédical du Rwanda et le ministère de la santé afin d’intégrer leur RIE DHIS2 COVID-19 avec le NIDA (l’Agence nationale d’identification). Ainsi, lors de l’enregistrement des clients dans le processus de vaccination, les informations relatives à chaque personne sont extraites du système national d’identification. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie de numérisation du gouvernement et dans l’architecture de la santé en ligne, et permet également de relever plusieurs défis spécifiques liés au RIE COVID-19.
L’un des problèmes liés à la qualité des données a été la présence de données incorrectes dans les attributs des entités suivies, en raison d’erreurs dans la saisie des données par les centres d’appel du ministère de la santé (noms, date de naissance, lieu, numéro d’identification national incorrects, etc.) Un autre problème était le temps nécessaire aux agents de santé pour saisir les données des clients dans Tracker (remplir plus de 10 champs de profil par client), bien que ces données soient déjà présentes dans le registre national d’identification. L’intégration de DHIS2 avec NIDA a conduit à plusieurs améliorations. Depuis le déploiement de cette intégration en août 2021, le temps consacré à la saisie des données par client dans chaque centre de vaccination – et le temps que chaque personne passe sur le site de vaccination – a diminué de 90 %. Un enregistrement plus rapide permet de mieux gérer les files d’attente dans les centres de vaccination. Cela signifie également que moins de personnes doivent être affectées aux équipes de saisie des données, ce qui permet une meilleure utilisation des ressources humaines. Enfin, l’intégration réduit également les problèmes de qualité des données, puisque les principales données démographiques sont importées directement du registre national.
Choisir le DHIS2 en fonction des besoins locaux, des capacités locales et de l’appropriation locale
Le Rwanda utilise le DHIS2 pour la gestion des informations sanitaires depuis 2012, et a été l’un des premiers pays à déployer le DHIS2 pour la surveillance et la réponse au COVID-19 en 2020. Avec le soutien du HISP Rwanda et des partenaires mondiaux, le pays a développé une solide capacité d’utilisation, d’administration et de paramétrage du DHIS2 pour répondre aux besoins locaux pendant cette période. Ainsi, alors que les autorités sanitaires nationales commençaient à établir des plans pour la vaccination contre le COVID-19 au début de 2021, le DHIS2 est apparu comme le choix évident d’une plateforme logicielle. Cependant, des solutions concurrentes ont été proposées par différents acteurs – un phénomène courant lors de la mise-en-œvre de programmes de santé à grande échelle – ce qui a obligé le ministère de la santé à évaluer les différentes technologies et à faire un choix éclairé. Le ministère de la santé a finalement décidé d’utiliser le DHIS2, sur la base des facteurs clés suivants :
- DHIS2 est évolutif et dispose d’interfaces de collecte de données web et Android.
- DHIS2 prend en charge la collecte de données hors ligne et dispose d’outils d’analyse intégrés.
- Les prestataires de soins de santé de tous les établissements de santé possèdent déjà les compétences nécessaires pour naviguer dans le système DHIS2
- Le DHIS2 était déjà utilisé comme système de suivi des vaccinations pour d’autres vaccins
- L’utillisation de DHIS2 depuis 2012 a eu un impact important sur la collecte de données et le suivi et l’évaluation des interventions sanitaires au Rwanda (SGIS, tuberculose, IDSR, vaccination, COVID-19, etc.).
- Les équipes du ministère de la santé disposent des compétences techniques nécessaires à la durabilité du système DHIS2.
- Dépendance limitée des propriétaires de systèmes en cas d’interopérabilité, de mise à niveau, etc.
- Les modules DHIS2 standard mondiaux pour la gestion du vaccin COVID-19 étaient déjà développés et ont pu être facilement adaptés au contexte national.
- Le DHIS2 ne nécessite pas d’internet à haut débit pour fonctionner
Bénéficier d’un bien public mondial et y contribuer
La Digital Public Goods Alliance (DPGA) est une organisation internationale qui promeut l’utilisation des biens publics numériques pour créer un monde plus équitable. En avril 2021, ils ont publié une déclaration préconisant l’utilisation d’outils open-source pour l’administration du vaccin COVID-19, afin de renforcer la coopération numérique et de promouvoir une distribution équitable des vaccins dans le monde.
L’expérience du Rwanda, qui utilise le DHIS2 pour la distribution du vaccin COVID-19, met en lumière certains des atouts des biens publics numériques. Le Rwanda a bénéficié des innovations développées dans la communauté DHIS2 au sens large – comme les collections de métadonnées globales basées en partie sur le innovations du HISP Sri Lanka – et ont contribué à la communauté à la fois en partageant des informations sur leurs propres innovations, et en testant et en fournissant des commentaires précieux sur les nouvelles versions du noyau du DHIS2 et du logiciel Android, ce qui a contribué à l’amélioration de la plateforme pour tous. Il s’agit là d’un parfait exemple de la manière dont les biens publics numériques open-source facilitent le partage des connaissances, des meilleures pratiques et des innovations directement entre les pays, et offrent à ces derniers la possibilité de rendre la pareille au plus grand nombre.